Comme pour tout le
reste, au fur et à mesure que les humains ont évolué vers l'âge moderne de la
civilisation, ils semblent avoir perdu leur compréhension de la nature et de la
nature du cheval. Nous pensons bien les soigner en leur construisant des
écuries et des stalles, en les nourrissant avec des moulées traitées à haute
teneur de protéines et de gras, en les vaccinant et en les vermifugant plusieurs
fois par an, en les nettoyant et en les protégeant des blessures.
Malheureusement, ce genre de soins a été conçu selon la notion du confort
humain, et non pas pour un animal sauvage extrêmement grégaire et nomade qui a
le sens de la survie très développé. Le cheval est un des rares mammifères
a avoir survécu à l'ère glaciaire - il s'adapte facilement et se débrouille très
bien tout seul dans des environnements variés. Les chevaux sont très près
de la nature et même domestiqués, dans leur for intérieur, ils demeurent
sauvages. En tout cheval docile se cache un cheval sauvage. En
tout cheval sauvage se cache un cheval docile.
Les chevaux sont
parfaitement adaptés à la vie extérieure sous différents climats. Leurs
corps sont bâtis pour être continuellement en mouvement, pour chercher de la
nourriture toute la journée et pour dormir très brièvement. Ils ont des
mécanismes qui leur permettent de varier leur poil et leur peau selon la
température, pour contrer la chaleur et le froid, et des pieds qui sont
incroyablement bien adaptés à une vie nomade, qui leur permettent de sentir le
sol, d'avoir de l'adhérence et de contrôler la température de leur corps.
Les chevaux gardés au
box développent des problèmes mentaux et émotionnels qui deviennent souvent des
maladies mentales, reflétées par les vices d'écurie. Les chevaux qui
vivent au naturel ne se balancent pas, n'avalent pas d'air, ne tape pas dans les
murs, ne grincent pas des dents et ne claquent pas les lèvres incessamment.
Ces vices indiquent un désordre intérieur profond chez le cheval; ce sont les
signes que malgré la nourriture et le pansage, ses besoins ne sont pas comblés
et que mentalement, il souffre profondément.
Les chevaux sont des
animaux grégaires qui vivent en troupeau
Il est prioritaire pour
les chevaux de vivre en groupe, de socialiser et de jouer avec d'autres chevaux.
La harde leur apporte la sécurité, le confort et le jeu, qui sont les trois
choses les plus importantes pour eux (eh oui, l'eau et la nourriture viennent en
quatrième place dans l'ordre des priorités équines). Leur survie dans la
nature dépend de leur association et de leur déplacement en groupe, et comme
tout bon animal de proie, ils savent très bien qu'ils ne peuvent pas rester
isolés sans risquer la mort. Il est inhumain et cruel de garder un cheval
seul ou isolé des autres. Bien sûr, lorsqu'ils sont ensemble, ils vont
jouer, et parfois durement. C'est de cette façon qu'ils établissent la
hiérarchie de la harde, et qu'ils choisissent le cheval de tête. Les
morsures et les coups de pied ne les dérangent pas - l'isolement les rend fous
et les amène graduellement à s'éteindre, à devenir agressifs ou à développer
des comportements nerveux. C'est souvent la seule façon pour eux de gérer
le stress de la vie en cage.
Les chevaux ont besoin de
se déplacer constamment
Les chevaux naissent
parfaitement fonctionnels, prêts à marcher, courir et brouter. Les chevaux
sauvages voyagent en moyenne 20 à 30 milles par jour sur des terrains variés
pour trouver eau et nourriture. Ces déplacements les gardent sains
physiquement et mentalement et leur fournissent l'exercice dont ils ont besoin
de façon naturelle. Leurs pieds s'usent au fur et à mesure et l'apport
constant de sang aux sabots et aux jambes les garde forts et sains. Ils
courent seulement lorsqu'ils se sentent menacés, ou pendant des sessions de jeux
courtes et intenses; en général, ils passent la majorité de leur temps à marcher
la tête au sol. C'est la position la plus naturelle pour un cheval, la
tête au sol à brouter et à étirer le dos.
Ils mangent de petites quantités
toute la journée, et non pas 2 ou 3 gros repas par jour, qui fait subir à leur
système digestif une surcharge trop soudaine. Ils boivent souvent de
grandes quantités d'eau une ou deux fois par jour, car l'eau est loin. Ils
aiment boire dans les étangs et les flaques au sol, pas dans des abreuvoirs
automatiques perchés au mur. S'ils ont le choix, les chevaux préfèrent
boire dans un seau ou au sol, parce que c'est dans cette position qu'ils sont le
plus confortable pour absorber l'eau efficacement.
Lorsque nous gardons
les chevaux enfermés, nous empêchons le bon développement et l'entretien de
leurs muscles, de leurs os et de leurs pieds, et surtout, de leur mental.
Lorsque nous les sortons pour une session d'exercice intense et concentrée après
des heures passées immobiles dans un box, nous infligeons des tensions extrêmes
et soudaines à leurs tendons et à leurs ligaments et c'est ce qui mène aux
boiteries et aux blessures.
Les chevaux devraient être gardés à
l'extérieur dans des espaces suffisamment grands
Idéalement, une harde a
besoin de 10 000 acres pour survivre confortablement dans la nature. La
plupart d'entre nous n'avons pas ce genre d'espace à leur offrir, mais pensez à
l'étroitesse d'un box ou d'un paddock par comparaison! Les chevaux
trouvent à s'abriter dans les bosquets et sous les arbres, et la plupart ne
recherchent un abri que pour éviter les insectes ou par grand vent. Leur
poil s'adapte très bien selon les saisons pour les protéger des éléments, hiver
comme été. Les chevaux gardés dehors 24 heures par jour, 7 jours par
semaine, en groupe, dans un espace assez grand pour leur permettre de se
déplacer toute la journée, sans couvertures, et nourris naturellement sont les
chevaux les plus heureux et les plus en santé qu'il m'ait été donné de voir.
Ils n'ont pas de vices, ils ne font pas de coliques, leurs pieds sont beaux
s'ils sont sans fers et ils sont pratiquement immunisés contre la maladie.
Le cheval sans fers
J'ai choisi de garder
mes chevaux sans fers et je n'ai jamais regretté cette transition. Leurs
pieds n'ont jamais été aussi sains, même ceux de mon Pur-Sang Anglais de 20 ans
qui avait toujours eu de mauvais pieds et qui trébuchait quelque soit le type de
ferrage. Je les monte sur toute sorte de terrains - ils ont été montés sur
des pistes difficiles et rocailleuses, en terrain très montagneux, dans le
sable, sur un sol très dur, dans le gravier, la neige et la glace. J'ai
découvert qu'ils ont ainsi le pied très sûr. C'est dû au fait qu'ils
peuvent sentir le sol sous leurs pieds, et que le pied sans fer qui est paré
correctement leur offre beaucoup d'adhérence. Mes chevaux ont des pieds
qui "cassent les cailloux"
sans avoir à porter de fers. Les fers engourdissent les senseurs du pied
et empêchent l'expansion et l'action de pompe des structures du sabot, ce qui à
la longue cause toute sorte de maladies du pied, comme par exemple, la
pourriture de la fourchette, la laminite, les abcès, la contraction des talons
(qui mène au syndrome naviculaire), la maladie de la ligne blanche, pour n'en
nommer que quelques-unes. Le sabot est un organe incroyablement
fonctionnel s'il est gardé au naturel, et s'il est paré correctement et
régulièrement par quelqu'un qui comprend le sabot naturel. Ils sont aussi
autonettoyants. Je considère le parage naturel comme une partie intégrale
d'une approche holistique des soins naturels du cheval. Sur la photo de
droite, vous pouvez voir le sabot de mon cheval Appendix Quarter Horse.
La dentisterie équine
Étant donné que nos
chevaux ont rarement l'occasion de manger comme ils le feraient dans la nature,
où ils mastiquent de l'écorce, des mousses, des tiges fibreuses, des plantes,
etc., et parce qu'ils n'ont souvent accès qu'à des aliments mous et à du
fourrage fin, leurs dents ne s'usent pas également et elles doivent être
vérifiées et limées régulièrement. Les dents du cheval s'useront plus
également s'il est nourri au sol, car cela lui permet d'avoir le meilleur
alignement de sa mâchoire pour mastiquer. En les nourrissant dans des
mangeoires et des râteliers haut placés, nous encourageons l'usure inégale des
dents et la formation de pointes, qui causent parfois des ulcères de la bouche;
cette pratique augmente aussi le risque d'étouffement car l'oesophage et la
trachée sont ainsi ouverts et peuvent permettre le passage de la nourriture.
C'est simple - dans la nature, le cheval mange tête au sol. Lorsqu'il doit
fuir, il lève la tête pour accélérer le passage d'air vers les poumons. Je
recommande l'utilisation d'un bon dentiste équin si vous en avez un dans votre
région, puisque la dentisterie équine constitue une spécialité en soi. Je
ne confierais pas mes dents à mon médecin de famille, pourquoi supposer que le
vétérinaire est en mesure de soigner les dents de cheval! La plupart des
vétérinaires ne reçoivent qu'une formation sommaire sur les dents équines, et
liment systématiquement toute la dentition sans y aller plus en détail.
Parfois il est difficile de faire mieux, car la dentisterie équine n'est pas
encore bien comprise au Québec. J'ai eu la chance de rencontrer
d'excellents dentistes équins hautement qualifiés, et je peux témoigner de la
différence qu'ils peuvent faire pour améliorer le confort et la performance d'un
cheval (les douleurs aux dents et à la mâchoire affectent tous les mouvements du
corps).
Avez-vous déjà songé à offrir une régie au naturel à vos chevaux? N'hésitez pas à partager vos commentaires.
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